jeudi 1 octobre 2009

Me revoilà !


Et oui et au galop !
il s'en est passé des choses depuis mai ! Bon je m'excuse d'avoir été aussi longue à reprendre le clavier. Mais il y a eu beaucoup d'aller et retour pour ce FAMEUX permis de visite ! Et j'étais passablement énervée d'attendre et de me voir envoyer paître des deux côtés.

C'est un peu comme une balle de tennis une marraine au printemps qui se balade entre la prison au téléphone et le policier qui l'a reçue. Vous savez celui devait envoyer son rapport favorable très très vite... J'aurai bien voulu le lire d'ailleurs ce rapport ! Comme je ne voulais pas médire au risque de voir mon dossier s'enfoncer un peu plus dans le lisier administratif je me suis tue. Et puis il y a eu les vacances et j'ai déménagé. En bref, j'ai passé quelques longues minutes en plusieurs fois au téléphone avec la prison : "on pas reçu le pv de votre rendez-vous" et à essayer de joindre le policier. Lui, s'il jouait aux gendarmes et aux voleurs enfants, il est certain que les jours où il faisait le voleur, ses camarades ne risquaient pas de l'attraper ! Il n'était jamais là. Enfin comprenons nous bien, il était sans doute dans le bureau en face, mais se faisait porter pâle, vous pensez parler à une ch... comme moi. Jeu, set et match au policier !

Me voilà donc fin juin, ayant fait le yoyo au téléphone et sans aucune nouvelle, passablement déprimée de cette volonté administrative de ne rien faire. Vacances obligent, je prévient Nik, que je vais l'abreuver de cartes postales à défaut de venir en personne.

Au début des vacances (le 2 juillet), j'ai reçu un coup de fil de mon ange de gardienne, qui me dit "vous avez une lettre de la prison" ! Le temps que la lettre suive son chemin jusqu'au bord de la mer, j'avais pu imaginer 100 fois ma tête en l'ouvrant !

J'ai été bien moins émue que quand j'ai reçu la première missive de Nik, mais mon coeur battait tout de même la chamade. Et j'ai très vite rigolé en lisant le très officiel papier dont vous avez une photo colorée (pour que ce soit un peu plus fun). Je suis donc titulaire d'un permis, permament ! Chic ! C'est une très bonne nouvelle, et en même temps d'un permis "famille", puisque je peux y aller avec mes enfants. Je vous rappelle qu'un permis famille ne nécessite pas d'enquête de moralité... Les dossiers sont bien suivis, c'est certain ! ;o)

Je reviens vite vous conter la suite !

jeudi 14 mai 2009

Au pas !


Me revoilà !

Il est bien trop tôt pour avoir des nouvelles du permis. Mais j'ai des nouvelles de Nick ! Preuve en est qu'il avait envie de me parler il a téléphoné à 13h30 je n'étais pas là. Il a dit qu'il appelerait à 16h00, à 16h30 point de nouvelles et sortie d'école. Paf, évidemment j'étais à nouveau dehors quand il a fait sonner le téléphone. Et chic il a rappelé vers 16h55.

Décidément tout m'étonne chez mon filleul. Figurez-vous qu'il a fait aujourd'hui du cheval (non, non, je n'ai pas bu !). Du cheval ? Ben oui, du cheval ! C'est l'association culturelle de la Centrale dans laquelle il purge sa peine qui organise régulièrement des activités. Aujourd'hui c'était cheval & poney, demain c'est au tour des ânes. Attelé ou monté ? Nick aura l'embarras du choix il paraît qu'un carrosse sera de la partie...

Nick a l'air en forme. Je l'ai taquiné en lui demandant s'il avait monté un poney ou un cheval... Il s'est très bien défendu sur la blague ! Au fond il est peut-être un peu macho, parce que "quand même", lui sur un poney ... Comme on a zappé sur les ânes et la lecture après je n'ai pas pensé à lui demander s'il avait galopé ou simplement s'il était resté au pas. Nick m'a dit avoir monté bien avant sa détention. En fait je lui ouvertement posé la question : "tu faisais du cheval avant la prison ?" Voilà j'arrive à dire ce mot avec lui. J'arrive à lui dire ce mot. Ca peut paraître idiot, mais j'avais évité jusqu'alors.

Côté lecture, Nick doit faire sa demande "au chef". Je n'ai pas encore tilté sur qui est ce "chef" là. Mais ça viendra. Je voudrais bien lui offrir quelques livres de cuisine pour agrémenter son CAP. Avec de belles images (ça existe en broché).

Voilà, notre conversation n'a pas duré très longtemps, mais j'ai aussi pu lui dire que mon rendez-vous à la police avait eu lieu et que vraisemblablement ça allait se décoincer du côté du permis de visite.

Petit détail en lui parlant, j'étais vautrée sur mon lit, comme quand je parle à un vieux pote. Quand je pense qu'au début j'étais debout accrochée à la machine à café. Visiblement les progrès ne se font pas que du côté filleul...

lundi 11 mai 2009

Des nouvelles ouf !

Bonjour !
Non non je n'ai pas cessé d'écrire. J'ai été absente. Et puis en rentrant il y devait y avoir cette visite au commissariat pour l'enquête de moralité... qui a été annulée au dernier moment. In peto le 5 mais quand je me suis rendue au poste dans mes petits souliers. Pour l'occasion j'avais troqué mon jean contre un tailleur et mes basketts contre de jolies chaussures. Le gardien de la paix qui devait me recevoir ce jour là n'a pas pu le faire et n'avait pas pu non plus me prévenir à l'avance. Imaginez ma déception. J'ai donc préféré me taire, plutôt que raconter un tas d'âneries.

Nous voilà le 11 mai et je suis sortie tout à l'heure du commissariat après cette fameuse enquête de moralité. Il semblerait donc que votre marraine soit tout à fait morale - chic !- et apte à la visite d'une personne incarcérée.

Le gardien de la paix qui m'a reçue a promis d'envoyer le rapport dans la semaine. J'espère qu'il pourra le faire. Ensuite je devrais -encore- attendre un courrier de Poissy ou Nick et ses énormes basketts m'attendent. Reste que si l'AP met autant de temps à me répondre que la première fois, ça nous laisse de quoi blablater...

A très vite !

mercredi 15 avril 2009

question de sexe.


Si j'ai été légère hier dans mon post ça ne m'empêche pas de prendre la question de la sexualité en prison tout à fait au sérieux. Il est évident qu'au prime abord Nick cherchait plutôt une correspondante qu'une marraine. Je lui ai clairement expliqué que je ne pouvais pas être une compagne, ni une envie ou un rêve, comme il avait employé ce mot. Mais bel et bien une marraine. Une sorte de grande soeur.

Nick, comme tous les hommes et toutes les femmes emprisonné(e)s a des désirs et des besoins sexuels. J'avais évoqué le sujet dans mon premier post en expliquant que peut-être ça aurait plus simple d'avoir une femme comme filleule. Ca peut sembler curieux, mais j'aime Nick comme il est et ça ne me dérange pas du tout qu'il soit un peu taquin du caleçon. Je trouve que ce n'est pas si difficile à gérer. Non, c'est non. Je ne suis pas la seule dans ce cas. Et d'après ce que j'en sais on est presques toutes les marraines de temps à autre un objet de désir. Même si le sujet semble délicat je n'ai pas l'exemple d'une marraine qui aurait abandonné son filleul ou correspondant pour harcèlement ;o). Mais une bonne petite remise en place, oui ça visiblement on sait toutes y faire.

Ce qui me préoccupe, en fait ça me fait de la peine, c'est cette privation de liens familiaux et de sexualité. Encore une fois je ne suis pas dedans et Nick n'est pas dehors. Mais je me vois mal un jour dedans, ayant droit (déjà c'est hyper romantique) à une UVF. Et me trouver dans l'obligation de me faire une grosse tranche de vie intime pour rattraper le temps perdu et engranger les souvenirs. Comme si on devait compiler en quelques heures dix mois de mots tendres, et de sexualité. Sans oublier entre les deux une bonne petite engueulade, sinon c'est pas une vraie vie de couple quoi ! Bon ben voilà, je rigolais et là j'ai un cafard d'enfer.

En ce qui concerne mes futures visites AU PARLOIR :o) ! Je suis attendue par un gardien de la paix le 5 mai ! Ben vi c'est pas demain. Mais demain j'ai la chance de partir en vacances avec ma petite famille et je vais pouvoir écrire des tonnes de cartes à Nick, à défaut de pouvoir lui envoyer des livres (ce qui m'énerve, mais on ne va pas tout mélanger).

Comme je prends mon ordi, j'aurai peut-être le temps (le courage plutôt) de l'allumer et de vous donner des nouvelles.

Voilà mon dernier joli Tshirt, pour les commandes : www.prison.eu.org

Votre marraine bien habillée !
(à l'envers, mais c'est photo booth !)


mardi 14 avril 2009

Blague de potache !


Je ricane un peu sous cape depuis vendredi.
Ca a été une grosse grosse journée. D'abord la lettre de la préf de police qui m'annonce un rendez-vous avec un gardien de la paix pour enquête de moralité. Ca ne pouvait pas être plus clair. Mais beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis ma première demande (deux mois !).
Puis le téléphone avec Nick à l'autre bout du fil.

J'ai pu lui annoncer avant de vous le dire que j'avais ma convoc'. Ce semblerait normal, mais vous avez qu'au vu des circonstances c'est un peu un record. Nick est d'humeur joyeuse. Très joyeuse d'ailleurs. Il a été accepté pour son CAP Pâtisserie et il en est très heureux. Il a commencé ses cours et fait une mousse au chocolat et des langues de chats. En plus d'être joyeux, il est farceur et ça je ne le savais pas. Farceur à un point dont on pas idée... Me voilà (connement, maintenant je le sais) lui racontant que je ne pourrais pas goûter ses préparations cunilaires au parloir et que je trouvais ça bien dommage...

Du tac au tac mon filleul préféré m'a répondu, mais alors sur un ton tranquille et serein qu'on a peine à imaginer :

- T'inquiète pas si on se fait une petite UVF (unité de vie familiale) de six heures ou douze heures ou quarante huit heures même j'aurais le temps de te faire la cuisine.

Ah Ah Ah ! la bonne blague ! Comme Nick le sait je suis mère de deux enfants et je vis avec leur père. Comme Nick le sait dans une UVF, on fait plein d'autres choses que la cuisine, c'est d'ailleurs aussi pour ça que ça existe. Comme il le sait,"ou pas" me diraient quelques ados que je connais... Il va falloir faire une piqûre de rappel, comme pour un vaccin, je suis très maquée et un peu vieille !

Bon, j'ai trouvé ça très bien tenté. Et franchement ça m'a valu une rigolade extra tout le week-end Pascal. Quand même Nick va super bien s'il ose ce genre de proposition. Comme je ne suis pas du genre à me laisser intimider je vais bien vite lui remettre les pendules à l'heure ! (Ou lui sonner gentiment les cloches après pâques, je sais je suis moins drôle que Nick ! Chacun ses qualités)

Je vous joint une petit photo d'un dodo dans une UVF, histoire que vous puissiez voir ce que ça donne avec les barreaux aux fenêtres, ben oui carrément !

Votre vieille marraine draguée :o)

vendredi 10 avril 2009

Comme souvent... tout arrive en même temps !


Beaucoup de choses sont arrivées aujourd'hui.
Je cours un peu et manque de temps...
Mais voyez ce qu'il y avait dans ma boite aux lettres et ma bouille réjouie !
A très bientôt pour les autres nouvelles du jour.

Oui, oui, c'est bien la Convoc !!!

mercredi 8 avril 2009


A ce jour pas plus de nouvelles de Nick que lors de mon dernier post.

J'ai écrit à Nick, si j'ai tout à fait compris qu'il ne peut pas écrire que ça lui est difficile... Je lui ai à mon tour confessé écrire sur "nous". Ca a du être un choc pour lui ! Du coup ce matin j'ai glissé mon premier post dans la boite aux lettres avec son adresse (& tout ce qui va avec !) sur l'enveloppe. Histoire qu'il puisse constater que cet espace n'est pas un mal pour lui.

De son côté lors de notre dernière conversation Nick m'a lui même confessé pas mal de choses. Nous dévoilons donc chacun nos petits ou gros secrets tour à tour.

Je suis quand même inquiète. Comme d'habitude sans nouvelles je me demande si Nick n'est pas malade ou au mitard.

S'il est difficile de construire une relation "normale", il l'est encore plus quand l'un est privé de bien d'autres choses que la liberté.

A très vite.

Marina

samedi 28 mars 2009

Bouche cousue...


Parfois, il suffit d'un truc bien pour débloquer beaucoup de choses. Oui c'est très clair, et ça ne veut absolument rien dire je sais... En gros c'est une intro nulle. Monsieur le Dez - le prof' de français de sixième - me disait Marina, vous avez la langue trop pendue. Il aurait été sidéré, Monsieur le Dez, de voir comme ma parole était liée ces derniers jours. Je me souviens de sa casquette et de son imper comme si c'était hier...

Tout ça pour vous dire que j'ai eu beaucoup beaucoup de mal à trouver le bon ton pour écrire cette semaine. Je remercie, une lectrice que je ne connais pas mais qui m'est devenue très spéciale, et qui a beaucoup aidée à reconnecter mon cerveau à mes doigts.

Me voilà donc mercredi matin avec un téléphone baguette qui sonne :

Allo madame Marina ?
- j'étais totalement occupée à autre chose et j'ai eu du mal à reconnaître sa voix -

- Ouiiiiiiiiiii (en vérité je me disais que ça tombait trop mal et me demandais qui pouvait être l'andouille pendue au bout du fil...)

- C'est monsieur Nick.

J'ai tout lâché, façon de parler, à part le téléphone je n'avais pas grand chose dans les mains.

Nick m'a demandé de mes nouvelles et m'a remercié pour le mandat (je n'aime pas la dame de la poste je réitère...). Nous avons ensuite entamé une longue conversation légère et pénible, si, si c'est possible, qui a été coupée en son milieu. Nick a précisé que ça lui arrivait souvent d'être coupé. Mon bon copain L, a une expression pour des mots ou des situations pénibles : "warning, carton rouge" et L fait un petit geste avec ses mains "temps mort". C'est ce qui m'est arrivé, temps mort dans ma tête. La réalité est parfois difficile à entendre, à accepter. Tant celle qui conduit une personne a être incarcérée que ce qui peut lui arriver après. Dedans. Il est très important que je vous en parle. Si vous aussi vous par-marrainez une personne il faut une bonne dose de... plein de choses : de calme, de recul, et il faut aussi savoir se protéger. Certains choses blessent. J'ai fait de mauvais rêves sur les tranfserts que Nick a vécu, nombreux, violents et peu humains. J'ai eu du mal à me poser aussi sur ce qu'il a commencé à mon confier quant à sa peine et ce qui l'a conduit en prison. Je savais bien qu'on allait pas parler tricot - mais nous parlons cuisine ;o) - tout le temps. Voilà pour les choses lourdes qui font partie de la vie de parrains ou de marraines de prisonniers. La réalité est toujours présente, mais elle peut vous sauter au visage et faire mal. Heureusement quand on est une bonne marraine on a aussi une sacrée dose d'humour !

J'ai houspillé Nick parce que sur sa photo il ne sourit pas. J'ai même été pesante en insistant
bien : s'il veut trouver une fiancée, il doit sourire. Tout en subtilité ! Et Nick m'a confessé avoir eu un souci à la boxe et un gros problème de dent !!! C'est mieux qu'une formule mathématique comme démonstration, je n'ai pu que répondre : "Ah non, alors ne sourit pas !". C'est arrangé, j'attends donc une photo toutes dents dehors.

Nick a rappelé hier pour me donner sans doute le résultat de sa demande de formation. Mais j'étais sortie et je n'ai donc aucune idée de la réponse à cette demande si précieuse J'ai aussi passé un joli fax à Poissy (après avoir essayé de téléphoner pour la douzième fois), pour demander, de la façon la plus naïve possible, où en était cette fameuse enquête, pour laquelle vous vous en doutez je n'ai aucune nouvelle.

A très vite ! (et merci de pardonner mon verbiage peu engageant :o) )

mercredi 18 mars 2009

Y'en a marre !

L'attente. Bis, ter, quater... Lassante, mais elle est là au moins. Pour le jeune homme incarcéré qui s'est donné la mort le week-end dernier ainsi que pour sa famille il n'est plus question d'attendre quoi que ce soit. Et c'est très triste.

Me voilà donc presque heureuse avec ma "longue attente". Pas de nouvelles du permis, pas de nouvelles de Nick, pas de nouvelles de Nick, pas de nouvelles du permis... Ce n'est certes pas lié ! Mais ça augmente le stress. Du coup ma boite au lettres ou plutôt la gardienne qui apporte le courrier est l'objet de toutes les attentions.

Pour le permis ça m'embête d'autant plus qu'il m'a semblé comprendre qu'après deux mois sans réponse la demande était considérée comme invalidée. Bon, j'ai cependant reçu le fort discret courrier de l'administration pénitentiaire explicitant que ma demande aurait une suite après l'enquête (oui, je radote !), ça me rassure tout de même. Et puis tout de même j'exagère, non ? Demander qu'on aille vite, c'est un comble, après tout, tout ça date de début février et nous sommes le 18 mars... Pour cette partie au moins, ça me permet d'apprécier à sa juste valeur la longueur du temps et ce que Nick doit ressentir, je suppose que ça passe encore moins vite de son côté.

Nick n'a donné aucune nouvelle depuis notre dernière conversation téléphonique qui remonte à 13 jours. Et oui, c'est long aussi. Peut-être qu'il rumine de son côté, ma dernière lettre lui suggérait de se livrer non pas sur des choses indicibles et/ou dont il n'aurait pas envie de parler. Mais sur le temps qu'il lui reste à faire et je l'ai aussi encouragé à se confier sur ce dont il avait commencé à me parler au téléphone en précisant qu'il restait libre de le faire ou non. En gros j'ai ouvert la porte. Pour le moment il n'y a personne derrière !

Me voilà donc à nouveau bien seule, mais j'ai la chance de savoir que ça aura une fin !
Une petite illustration pour rimer avec y'en a marre :








A très bientôt, avec des nouvelles fraîches je le souhaite !

Votre marraine qui fait la danse, non pas de la pluie, mais de la convoc' chez les flics...

vendredi 13 mars 2009

Le téléphone (bis)


Et oui une semaine que je n'ai rien posté. Quelle vilaine flemmarde. Je mérite le fouet, ou le fil... du téléphone. J'aurais pu blablater très vite et ai failli le faire. Mais j'ai souhaité garder un peu ça pour moi toute seule. Ce n'est pas très gentil, mais je n'ai jamais prétendu être Marraine la Fée, ce qui me prive de baguette magique hélas !

En parlant de baguette magique, mon téléphone (si si il est en forme de baguette, il y a un rapport) a encore sonné la semaine dernière.Toujours vers 13h20. J'ai décroché le plus naturellement du monde. Et j'ai entendu la voix de mon cher Nick qui devient familière et fait un peu moins paniquer mes neurones. Je me suis précipitée sur ma machine à café pour me faire couler un petit noir et doper mon adréline un peu plus. Ce n'était pas tellement pas la peine, mais ça m'a détendue. Paradoxal pour un café, je vous l'accorde.

Si détendue d'ailleurs que nous avons devisé de beaucoup de choses légèrement, puis sérieusement. Nick s'est un peu livré sur son parcours dedans et visiblement ça a été très difficile jusqu'à Poissy où il affirme se sentir bien. Evidemment son parcours implique l'emploi de certains qualificatifs qui n'appartiennent pas aux gens que je vois par habitude : "violent et très dangereux". Voilà comment Nick a été considéré au début de sa détention. Je n'ai pas posé de questions au téléphone. Mais il est vrai que ça a fait tricoter mes quelques neurones. Même si ces derniers sont un peu aguerris de ce côté. Bref, il semble mieux et tellement mieux à Poissy, qu'il envisage ...

... de faire des études. Et Nick est très cohérent puisqu'il souhaite faire un CAP de pâtissier, puis un CAP de cuisinier, suivi d'un BEP (cuisinier également). Nous voilà équipés pour quelques années. Comme je le lui ai écrit je suis très fière de lui. Nick a l'air d'aimer beaucoup la cuisine et ça collerait sans doute assez bien au personnage, pour ce que j'en sais. Il a des projets, enfin ! Youpi !

Voilà pour cette conversation qui aura duré la bagatelle de 13 minutes et 49 secondes. Mon téléphone-baguette enregistre le temps de conversation et le laisse affiché à l'écran assez longtemps pour que l'on puisse y jeter un oeil. Je me laisse donc aller à considérer que c'est un quart d'heure (moins une minute et de touts petits brouettes) !

Je n'aurais pas imaginé avoir Nick en ligne si longtemps, ni que nous parlerions de sujets aussi graves, puis prometteurs. Je n'aurais jamais pensé non plus que les mots viendraient aussi facilement. C'est terriblement difficile d'essayer d'être une bonne marraine. Mais quand on y arrive pendant quelques minutes, c'est une sacrée récompense. J'ai failli lui dire que je l'embrassais à la fin de la conversation, mais je n'ai pas osé. Je ne souhaitais pas que celà puisse être interprété d'une façon ou d'une autre.

Depuis cette longue parlotte, silence radio. Je ne doute pas que Nick donnera des nouvelles bientôt. J'espère qu'il va bien et je lui ai écrit évidemment.
Silence radio aussi du côté de la Police et de sa fameuse enquête !

Et me voici à nouveau avec une compagne connue : l'attente !
A très vite.





jeudi 5 mars 2009

En toute discrétion.

Et voici les fameuses nouvelles du permis de visite. Comme expliqué dans les posts précédents, j'ai bien effectué les démarches et ma demande est donc enregistrée. J'attends donc et de pied ferme une lettre de police me demandant de venir pour une affaire me concernant (c'est à peu près comme ça que ça se passe m'a t'on expliqué).

J'attends d'autant plus qu'en rentrant de vacances, j'avais un courrier de l'adjoint du directeur de la Maison Centrale dans laquelle Nick est incarcéré. Courrier fort urbain et très formel. Sur un ravissant papier à en-tête officiel. Ca, c'est dedans. Mais le contenant, entendez l'enveloppe, est assez chic également... Et surtout d'une discrétion ! J'aurai aussi bien pu me promener un dinosaure au bras. Je sais, je sais la photo est à l'envers. J'utilise photo booth et visiblement photo booth met les photos à l'envers. C'est comme ça, il n'y a rien à dire. Vous pourrez tout de même compter le nombre de tampons au nom de l'admisnistration pénitentiaire. Mais c'est comme photo booth, il n'y a rien à dire, c'est à prendre ou à laisser.




Enfin moi ça me laisse sans voix. La vie privée en prend un coup. Non pas que je cherche à tout prix à me cacher de mes activités, mais j'imagine qu'il y a des personnes pour qui ça doit être un peu difficile que pour moi d'assumer ce genre d' enveloppe un peu trop parlante...

Ceci étant je doute - je ne sais pas pourquoi - que les choses se passent rapidement. Nous sommes en mars, il y a un mois environ que j'ai fait ma demande, je suis toujours dans l'attente de l'enquête de moralité, et l'attente comme on le sait ça ronge. J'attends maintenant une autre enveloppe au courrier en plus de celles de Nick. Nous verrons bien si elle est aussi discrète que sa consoeur annonçant que ma "demande de permis de visite au profit du détenu ....... écrou n° ....." fera l'objet d'une suite lorsque sera communiqué "le résultat de l'enquête diligentée par les services de police".

Fouette cocher !




vendredi 27 février 2009


Je sais que je dois blablater sur ma demande de permis de visite et sa suite... Mais il y a du neuf. Si j'avais été un peu plus maligne j'aurais attendu hier avant de poster. Mais (je vous dois aussi l'histoire de ma bêtise) je n'avais pas envie d'attendre pour écrire. Evidemment, il a téléphoné hier après-midi. Pour combler une lectrice qui aime les anecdotes du passé ;o), c'est une phrase que je n'avais pas entendue depuis mon adolescence avec Maman (le portable n'existait pas) et qu'un jeune homme avait téléphoné à la maison.

Et oui à 13h20 Nick a fait sonner le téléphone. Je me doutais bien que c'était lui. Nous avons eu une conversation presque normale. Je lui ai tout de même dit à un moment que ç'était étrange de l'entendre. Ce qui est vrai et sans doute pour lui aussi, il a rigolé doucement. Nous avons aussi parlé de cette fameuse demande de permis de visite et il s'est voulu rassurant sur l'enquête de moralité. C'est à moi que ça a tiré un sourire. Je ne suis pas inquiète comme je le lui ai dit.
Il a promis de rappeler.

Dans notre conversation il m'a donné son emploi du temps de l'après midi qui commencait par la boxe à 14h00... Je vous livrerai le reste une autre fois.
Pour finir, Nick a ajouté : "A 17h00, ça y est la journée sera tuée." Je crois que je n'avais pas encore commencé à réaliser que si "patience et longueur de temps font mieux que force ni rage" dehors, dedans ça peut rendre fou. Ca m'a fait comme si ça coupait mon coeur en deux, bien après que notre conversation soit terminée. Pif, une journée en moins tuée. Dehors on ne voit même pas le temps passer... Bis repetita, comme hier, on ne peut pas changer dedans/dehors.

Il n'empêche que ce nouveau moyen de communication me perturbe sacrément. (Merci S de partager cet avis). J'ai très peur que Nick considère ce petit morceau de fil (de fibre optique plutôt !) comme un lien trop régulier et qu'il se transforme en chaîne. J'ai toujours la possibilité de ne pas répondre si je suis occupée ou pas dans le mood. Mais je ne conçois pas notre marrainage avec l'un des protagoniste frustré par l'absence de communication de l'autre... Bref, c'est compliqué ;o).

A très vite pour quelques lignes sur le permis ...


jeudi 26 février 2009


Il y a tellement de choses à raconter que je n'arrive pas dans ma pauvre tête à faire le tri. Ca fait longtemps que je n'ai pas écrit et les nouvelles se sont bousculées. Monsieur le Dez, mon prof de français en sixième me disait pourtant que j'étais assez douée en rédaction et que je savais faire un plan. Mais là je sèche. Je ne vais pas appeler monsieur le Dez au secours tout de même, un parce que nous ne nous aimions pas tellement, deux je dois avouer que j'ignore s'il est encore en vie. Je vais donc devoir me dépatouiller toute seule.

Dans l'ordre de mes pensées j'ai compris que si Nick avait des absences scripturales, il a l'air de ne pas tellement supporter les miennes. Je n'ai pas pu lui écrire pendant deux semaines. La première semaine c'était un peu la course, et la seconde je suis partie en vacances (je viens de rentrer). Voilà qu'en allumant mon mobile pour consulter mes messages depuis le lieu ou j'étais censée être vacancière (en fait j'avais et j'ai toujours une énorme angine) j'entends une voix inconnue qui sur ma messagerie s'étonne de ne pas avoir de mes nouvelles et laisse un long message.

C'était Nick ! Il voulait me remercier pour le mandat et me l'avait déjà écrit, mais je n'avais pas répondu comme expliqué plus haut. Ca m'a fait un plaisir immense de savoir que je lui manquais et que l'absence de réponse à ses remerciements l'inquiétait. Ce lien que je cherche à tisser depuis le début commence à exister très concrètement. Rentrée tard hier soir, j'ai profité du sommeil des filles pour écrire un petit mot à Nick vite fait afin qu'il soit posté aujourd'hui pour que Nick ne soit pas trop sur les dents.

Ce matin le téléphone sonne à la maison :
"Allô Marina, c'est Nick."
Et je m'entends :
- Salut Nick, comment tu vas ?
- Ca roule et toi ?
- Ca va très bien, écoute je suis désolée, j'étais pas là je viens de rentrer, mais j'ai bien reçu ta lettre, je t'ai écrit un petit mot hier soir tard.
-Ah oui j'étais un peu inquiet... Tout va bien alors.
- Oui, oui.

Bref c'était parti tout seul ou presque...
Juste ensuite il m'a dit :
- C'est l'heure ou ça va couper je te rappelerai.
J'ai dit : "on se rappelle" comme je l'aurais dit à n'importe qui.

C'est un peu con sans doute, parce qu'évidemment je ne peux pas l'appeler. Mais on ne peut pas changer le fait que je sois dehors et lui dedans. Curieusement après toute cette excitation téléphonique j'ai un peu le blues. J'ai beaucoup de choses à vous raconter encore, notamment sur le permis de visite pour lequel j'ai des nouvelles. Mais les histoires les plus courtes sont les meilleures, ce sera l'objet d'un prochain post très très vite !



vendredi 13 février 2009

Les bonnes et les mauvaises surprises...


... c'est le lot quotidien de tout un chacun. Quand on marraine (parraine ;) ) un(e) prisonnièr(e) des surprises il y en a plus qu'ailleurs !

Pour commencer je vous mets dans le post une petite photo de Nick et de ses énormes Basketts. Ca c'est une surprise, évidemment, ça a un peu la dimension d'un timbre poste, et on ne voit pas sa tête ! Non, mais, j'exagère !

Après cet intermède pictural je vous propose les surprises du chef aujourd'hui. J'ai envoyé ma demande de permis de visite. Et, surprise il y a des documents à joindre qui ne sont pas sur les différentes listes de documents listés (forcément) de différents sites web. Il faut donc penser à téléphoner au secrétariat de la direction de la prison ou bien au service des permis de visite avant d'envoyer les documents pour ne pas avoir de mauvaises surprises ( ;) ). J'ai préféré ajouter un extrait d'acte de naissance non réclamé par la direction de la MC Poissy (au téléphone), par mesure de précaution. L'assistante du directeur - oui c'est de nouveau un directeur à Poissy depuis peu ... - fort charmante par ailleurs (et persuadée que je suis "l'amie" de Nick, ce ne sera pas la dernière !) m'a demandé une lettre séparée du courrier motivant ma demande afin d'autoriser une enquête de moralité à mon sujet. Vous auriez vu ma tête (au téléphone c'est difficile) mais ça pourrait donner ça :
bref ! A franchement y réfléchir ce n'est pas vraiment une surprise, mais une mesure de précaution de l'administration. Je comprends parfaitement, là aussi c'est une grande surprise ! Je vais aller sans rechigner dans le petit bureau d'un policier répondre à des questions sur ma vie et celle de Nick, nos liens ou plutôt leur absence et surtout l'absence de lien avec ce qui l'a conduit devant un jury ... Evidemment ce sera l'objet d'un prochain post que j'espère rapide.

Dans mon prochain post j'espère avoir suffisament de verve pour vous expliquer comment devenir "blonde" ( ;o) ) en quelques leçons ! Et croyez moi je n'en suis pas très fière ...

Votre Marraine Blogueuse.


samedi 7 février 2009

Pourquoi pas ?


Alors voilà je sais bien que j'avais dit que je ne me lancerais pas dans de grandes explications.Mais certaines questions sont récurrentes et sans me justifier, je me dois de proposer une réflexion aux neurones de celles et ceux qui me connaissent.

Parce que ça pourrait être moi, ça pourrait être toi, ça pourrait être vous, ça pourrait être un frère, une soeur, un père, un oncle, une mère, une tante...






lundi 2 février 2009

Petite Forme ?


J'ignore si Nick a vraiment le moral à zéro ou juste un énorme poil dans la main. J'ignore si c'est momentané ou récurrent ou encore si ça fait partie de sa personnalité. Flemmard et déprimé, ou plutôt flemmard + déprimé = rien de bon. Bon enfin, comme je suis moi même avec un moral proche de la température d'aujourd'hui (nous sommes le 02 février) je vais essayer de positiver.

J'avais vendredi dans ma boîte, enfin dans mon tas de courrier une lettre. Une vraie lettre, dans son enveloppe. Une page et vraie surprise une photo ! Alors pour une révélation, c'était une révélation. J'avais déjà envoyé à Nick une photo de moi et des filles pour qu'il sache à qui il écrivait. Que mon nom ne soit pas juste associé à un morceau de papier que l'on jette dans une boite en souhaitant qu'il arrive. Mais si j'avais posé beaucoup de questions à Nick sur ses conditions d'incarcération et de vie, il ne m'était pas venu à l'esprit de lui demander une photo. Maintenant mon filleul à un visage et ... des basketts assez imposantes !

Revenons à nos moutons après cet épisode. Le plus important est que je n'ai pas dit de conneries - et quand on me connaît, Nick ne le sait pas encore, c'est assez énorme - ni quoi que ce soit que Nick aurait pu interpréter de travers. En (très) gros Nick s'ennuie et donc n'a pas grand chose à dire. Compte tenu du nombre de question que je lui ai posé (sans être indiscrète) il pourrait déjà remplir un partie de wikipédia. Quid de sa liste de course possible pour lui faire des recettes sur mesure, Quid de ses besoins (alimentaires, vestimentaires, avocat, j'en passe..).

Certes je suis mal lunée (très aussi). Mais je me sens un peu larguée. Nick a très envie que je vienne le voir, je dois poster ma demande de permis de visite cette semaine. Il pense que lorsque nous nous verrons ce sera plus facile car nous serons "face à face". Je n'en suis pas intimement convaincue, sans vilain jeu de mots. J'ai très peur de me trouver face à un désert. "Et si nous n'avons rien à nous dire ?". C'est une grande sortie de mon ancienne vie alors que j'avais interviewé une VIP et que son attachée de presse se demandait si on buvait un verre ou pas. Et bien voilà je suis aussi mal à l'aise... Je n'avais pas non plus gaffé, ni raconté trop de conneries. Mais le dire vrai reste difficile.

Et à vrai dire (facile, non ?) je me sens mal à l'aise avec cette idée de ne rien se dire par écrit, mais tout en vrac, en "life". C'est peut-être une question de génération, mais voyez-vous Nick va avoir 30 ans et moi 38 (après lui). Nous ne sommes pas si loin.

Pour conclure sur le titre, je me demande si Nick dit vrai. Si tel est le cas, ça va être compliqué, je ne pourrais pas aller au parloir chaque semaine. Ou bien s'il est déprimé, ou encore s'il a juste et tout simplement une énorme flemme... Il peut aussi lui manquer des timbres j'ai remarqué que ceux qu'il utilise ne sont pas ceux que j'envoie nombreux dès que je le peux...

La suite au prochain épisode ....

PS : le visuel est la partition pour violon de La Lettre de Renan Luce.



lundi 26 janvier 2009

La Longue Attente


C'est le titre d'un excellent roman de Ha Jing (auteur chinois) que ne souhaite pas ici prendre pour exemple, la fin est comment dire terrible. Mais ce titre que j'aime beaucoup ne m'appartiens pas je rends donc à César ce qui ... Nous sommes tous dans l'attente de quelque chose, mais l'attente pour tout ce qui touche à la détention est terriblement longue. Surtout pour la personne qui est dedans. Cependant dehors on peut attendre, et une marraine ou un parrain s'ils n'attendent rien de concret peuvent se mettre à attendre une lettre ! Vous savez cette petite enveloppe avec l'écriture de votre filleul(e) qui contient de ses nouvelles. Son absence est parfois terriblement stressante, voire anxiogène. Pour ma part j'ai attendu depuis mon retour de vacances une lettre de Nick. En fait sans être encore rentrée, j'attendais de pouvoir lire ses lettres. Je ne pouvais que lui écrire depuis le lieu de mes vacances et j'ai été assez frustrée. Surtout au sortir de ma trêve hivernale, remettant début janvier un pied dans mon chez moi avec moins deux ou trois degrés dehors aux plus heures de la journée. Gla gla donc et gla gla dans la tête aussi. Nick ne m'avait envoyé qu'une seule lettre. Longue d'accord, mais unique. Elle datait du jour où j'étais partie. Mais ça Nick ne pouvait pas le calculer. Après quelques jours d'attente (c'est l'objet du post !) n'y tenant plus, me voilà réduite à demander des nouvelles de Nick par un intermédiaire. Ce que je ne voulais surtout pas faire et que j'espère Nick voudra bien me pardonner, mais j'étais à la torture de savoir si j'avais pu commettre un impair ou s'il n'était pas parti au mitard. J'ai donc appris que Nick avait été malade et hospitalisé. Au même moment j'ai reçu un mail fort sympa de mademoiselle (ou madame) N, qui m'expliquait que si Nick était en préventive parfois il pouvait s'écouler 4 semaines entre deux lettres le temps de gentils allers et retours entre le vaguemestre (la personne qui lit le courrier en prison, http://fr.wikipedia.org/wiki/Vaguemestre) et (feu ?) le juge d'instruction. N ajoute que parfois, aussi, tout simplement c'est long. Ceci étant Nick est condamné et pour le coup le courrier ne passe pas par le juge d'instruction. Merci N de ta sympathie et de tes encouragements. J'ai fini par recevoir une petite carte de voeux assez sybilline. Nick boude ou il n'est pas bien, ou encore je l'ai froissé sans le vouloir, ou bien il est malade, voire très déprimé. Je n'ai aucun moyen d'en savoir plus et j'enrage. L'impuissance me rend folle. Je ne suis ni la dernière ni la première à qui cela rrive, mais au moins je sais ce que c'est. Croyez moi ce n'est pas agréable du tout ! Il m'arrive de ne pas en dormir la nuit. J'ai de nouveau insisté pour avoir de ses nouvelles, j'espère qu'il m'en donnera. Je pourrais presque écrire : je me l'éspère ! Pardonnez moi cette faute, à bientôt !







mercredi 14 janvier 2009

La dame si aimable de la poste !

Bien vite j'ai reçu une réponse de Nick. Quand j'ai aperçu dans mon tas de courrier une écriture que je connaissais pas je me suis dit "si vite"! Au dos ses nom et prénom, son numéro d'écrou, de cellule, l'adresse de la centrale. Nous n'avons pas de boite aux lettres dans mon immeuble et comme partout certaines personnes aiment fouiner. J'avais donc prévenu la gardienne et distributrice de ma précieuse correspondance que si on lui posait des questions (il arrive des gens regardent votre courrier) ma sonnette était là. La lettre petite et concise, timide et curieuse m'a fait pleurer. Ben oui j'étais très très émue ! Rien qu'à toucher l'enveloppe ! Alors imaginez.

Bref, après cet épisode, j'ai décidé d'essayer d'envoyer un mandat à Nik, n'ayant pas le temps et sans doute pas les autorisations de lui envoyer un colis de noël. Me voilà donc pas certaine que le mandat arrive à bonne destination - dans certaines prisons il faut avoir une autorisation du directeur d'établissement - queutant à la poste. Mon postier sympa et discret (si si, c'est important vous allez voir) était occupé me voici donc au guichet Timbres de Collections qui prend la surcharge de ses copains guichets.

Bonjour c'est pour un mandat cash.
Oui, répond la dame.

Elle met tends trois feuilles de papiers collées en échange de cash et de ma pièce d'identité.
Sur le mandat cash il y a des petites cases à remplir avec pour intitulé : NOM et PRENOM. Jusque-là pas de souci, la dame m'explique que un, deux, trois, je prends le un je le mets dans une enveloppe et je l'envoie, je prends le deux comme preuve, et elle garde le trois.

Oui, madame, mais alors j'ai besoin de rajouter quelque chose (numéros d'écrou & de cellule en l'occurence, c'est très important pour que le prisonnier puisse toucher son mandat).

Ah ben non, c'est complet comme ça, me dit la dame.

Mais, si je dois absolument mettre autre chose.

La dame se dit elle est bouchée, celle là !

J'explique donc :

C'est pour une personne qui est en prison. Je dois mettre les numéros d'écrou et de cellule.

Bien évidemment, la dame a adoré ! Et n'a pu s'empêcher de bien brailler :

Ah c'est pour un prisonnier, ben vous rajoutez les numéros là ou vous pouvez ou vous voulez !

J'ai aussi acheté un paquet d'enveloppes timbrées pour pouvoir envoyer le mandat (naïvement je pensais que le mandat partait tout seul). Puis me suis tranquillement installée à la table de la poste pour finir mon envoi. Ca a comme jeté un froid chez les gens qui attendaient. Je m'en fiche bien, mais ça n'est pas très agréable d'être le point de mire...

Nick a bien reçu son mandat - et très rapidement aussi - pour cette partie ça roule donc !

La suite au prochain épisode...

mardi 6 janvier 2009

Premiers pas.


Voilà ça y est j'ai un filleul. Je me suis demandée si je n'aurais pas préféré avoir une filleule. Et puis j'ai trouvé ça idiot. Un/Une, c'est comme si je m'étais demandé comment choisir le sexe de son enfant. Il n'empêche que la différence de sexe et la relative proximité de nos âges avec mon filleul m'a fait me poser des questions.
Nik est incarcéré dans une maison centrale, ce qui veut dire qu'il est emprisonné pour une longue peine. Cela a été un de mes premiers apprentissages. Wikipédia fournit des définitions très bien faites pour les différents types de prisons.
J'ai lancé ma première lettre comme une bouteille à la mer. Juste son nom et l'adresse de la prison.
Comme tout le monde je savais plus ou moins que des choses pas très personnelles ni très sympas figurent souvent sur les enveloppes, type numéro d'écrou et de cellule. Mais la missive est arrivée relativement rapidement. Je pense que Nik l'a eue deux ou trois jours après mon expédition.

Alors on prend son souffle, la rédaction de la première lettre peut être une grosse galère. Pire le premier mot de la première page de la première lettre est une grosse galère, celui qui vient après "Bonjour Nik", évidemment. Après avoir gâché une bonne dizaines de feuilles et utilisé un fameux lancé/panier très stylé vers la poubelle, j'ai posé mon crayon. Pour le reprendre plus tard et raconter cette idée de devenir marraine en images. Je dessine comme un pied, mais Nik n'a pas fait de commentaires négatifs sur le premier crayonné de la première page de sa première lettre qui était devenue BD. Pour les autres pages j'ai continué en écrivant.

J'ai relu le tout et vite fourré les pages dans une enveloppe, sans oublier d'écrire mes coordonnées au dos. Je l'ai fermée pour ne plus l'ouvrir et aller la poster le lendemain matin, coeur vaillant et mains tremblantes.

Pour respecter la chronologie de ce blog je m'arrête ici pour ce post. Par la suite je pense que le temps m'aura rattrapé et qu'il sera plus facile d'écrire en "temps réel".

Quelques précisions : Ce blog est un espace de liberté. Tous les commentaires sont les bienvenus. Il seront cependant modérés ou supprimés en cas de propos injurieux. Pour une meilleure accessibilité en cas de besoin, les posts- uniquement les posts - feront l'objet de mots clefs et d'un classement. Ce blog n'est pas une compilation de renseignements pratiques, il existe des sites spécialisés pour vous aider dans vos démarches. Cependant au fur et à mesure, par évidence, on y trouvera des tuyaux et des infos. Ce blog est fait pour les marraines et les parrains de personnes incarcérées. Des humains engagés tout simplement, donc de ceux qui peuvent craquer, pleurer, avoir peur, ne pas se sentir à la hauteur, manquer de courage... Nous sommes là pour nous aider. En toute évidence, il n'est pas autorisé ici : de donner le nom de son ou de sa filleul(e), de poster sur la nature des actes qui ont conduit les personnes incarcérées en prison, de tenir des propos injurieux.
Merci à Ban Public et à Milko sans qui je n'aurais pas eu le courage de me lancer.